Les professionnels de la musique réunis au sein de l’association Tous Pour la Musique (TPLM) félicitent l’ensemble des artistes nommés aux Victoires de la musique, dont la 36ème cérémonie se tiendra vendredi 12 février, ainsi qu’aux nommés des Victoires de la musique classique, dont la 28ème édition aura lieu le 24 février.

Après une année de mise à l’arrêt presque totale des concerts, spectacles et festivals, et sans horizon clair de reprise, cette soirée honorera le talent, la créativité et la diversité de la scène française. Elle sera un témoignage de la combativité de la filière musicale, mais aussi de la souffrance économique et sociale de ses nombreux acteurs, dans un contexte pavé d’incertitudes : artistes, auteurs, intermittents du spectacle, managers, attachés de presse, producteurs de spectacles, producteurs de musique enregistrée, éditeurs, disquaires, fabricants d’instruments… Aujourd’hui, il n’est plus seulement question de capacité d’adaptation, ni de résilience, mais bien de survie d’un secteur lourdement frappé par les effets d’une crise durable.

Au niveau européen, selon la toute dernière étude dévoilée par EY, la chute de revenus liée à la crise est massive : – 76% pour la musique, et – 90% pour le spectacle vivant. En France, la musique figure parmi les secteurs les plus impactés par la crise, avec un effondrement des revenus estimé à – 48% en 2020, soit plus de 5 milliards d’euros de pertes. Sur les 257 000 emplois qui faisaient vivre la musique en France avant la crise, 100 000 à 120 000 sont considérés comme menacés, notamment en raison de leur interdépendance.

Les artistes, auteurs, compositeurs et intermittents du spectacle connaissent un effondrement de leurs revenus depuis un an. Si le Centre national de la musique (CNM) prévoit aujourd’hui des dispositifs de sauvegarde des emplois et des projets, son budget 2021 ne sera pas suffisant face à l’aggravation générale de la situation. Face à l’absence de visibilité, les intermittents du spectacle ont besoin, quant à eux, de la prolongation de l’année blanche.

Toute la filière musicale est impatiente de pouvoir renouer avec la scène et d’avoir de véritables perspectives de redémarrage progressif des concerts, spectacles et festivals, dans des conditions respectueuses des spécificités esthétiques et économiques, tout comme des impératifs sanitaires. Il est nécessaire que des moyens financiers soient mis en place pour que les artistes et professionnels de la musique puissent reprendre au plus vite le travail, ne serait-ce qu’en répétition ou face à un public très réduit.

Loin de s’opposer, la santé et la musique sont en effet complémentaires : il est désormais prouvé que l’art, et en particulier la musique, contribue à la santé mentale et au bien-être des individus. La soirée des Victoires de la musique représentera une opportunité unique pour de nombreux artistes de renouer avec la scène et de rencontrer pour la première fois un large public à une heure de grande écoute.

Cette cérémonie doit aussi être l’occasion, cette année, de sonner l’alarme et de rappeler combien les professionnels de la musique ont besoin de soutien, mais aussi de visibilité (calendrier, précautions sanitaires communes, R&D sur les concerts-tests, conditions pour les jauges debout et assises…) pour pouvoir aborder, dès que ce sera possible, la relance de leurs secteurs, gravement sinistrés.

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