Le magazine « offre » sa une à Placido Domingo, prévenant que le « cadeau d’anniversaire ne sera pas du goût de tout le monde ». C’est oublier qu’en termes de harcèlement et de violences faites aux femmes, ce n’est pas le goût qui est en cause mais bien le respect des individus et de la loi. Cherchant à justifier ce choix aux yeux du grand public, Emmanuel Dupuy s’emploie à une véritable édulcoration et une banalisation des faits reprochés au chanteur – une dizaine d’accusations d’artistes femmes révélées par une enquête d’Associated Press et une trentaine de témoignages à charge recueillis au cours de deux enquêtes menées par l’American Guilde of Musical Artists, puis par l’Opéra de Los Angeles – tous sont ramenés à de futiles « péripéties ». Cette entreprise de banalisation heurte les lecteurs et lectrices et plus encore les victimes de violences sexistes et sexuelles dont la parole peine à se faire entendre dans notre secteur.

Alors que le Centre National de la Musique affiche un plan exigeant pour former à la prévention et lutter contre ces violences et que Roselyne Bachelot a fermement rappelé la semaine dernière l’ambition du ministère de la Culture sur ces questions comme sur celles de l’égalité et de la parité, il est inexcusable qu’un magazine prétendant représenter et mettre en valeur les artistes de la musique classique s’adonne à une tribune qui tend à entretenir le flou sur le cadre juridique du harcèlement sexuel et à normaliser les agressions sexuelles.

Nous souhaitons donc affirmer publiquement que cet éditorial est en rupture avec la volonté de PROFEDIM d’agir pour l’écoute et la protection des victimes et de leur parole ainsi que sa volonté grandissante d’agir pour une égalité réelle.

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